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Telegram partage vos données, même après l’arrestation du PDG !

La politique de confidentialité de Telegram sur les partages des données a changé après l’arrestation de son PDG en France.

Longtemps associée à la confidentialité, Telegram surprend en modifiant sa politique de partage des données et en coopérant davantage avec les forces de l’ordre. Ce revirement survient après l’arrestation de son PDG, Pavel Durov, en août 2024. La collaboration pose également des questions sur l’équilibre entre protection des données et conformité aux lois.

Données divulguées par Telegram en hausse

Jusqu’à septembre 2024, Telegram limitait strictement la divulgation des données aux affaires de terrorisme. Les autorités américaines n’avaient reçu que 14 réponses à leurs demandes sur neuf mois, affectant 108 utilisateurs. Cependant, après l’arrestation de Durov, cette politique a évolué.

Telegram a commencé à partager des données sensibles telles que les numéros de téléphone et les adresses IP dans le cadre d’enquêtes sur la fraude et la cybercriminalité. Le résultat ? Une augmentation significative des collaborations avec les autorités : 900 demandes traitées par les États-Unis en 2024, impactant plus de 2 250 utilisateurs.

Nouvelle stratégie pour Telegram

Pour accompagner ce changement, Telegram a introduit un bot de transparence. Ce système publie des rapports détaillant les demandes de données par pays. En France, en Allemagne et aux États-Unis, plus de 2 000 utilisateurs ont été concernés.

L’entreprise prévoit également un rapport annuel conforme à la législation européenne sur les services numériques. Ce document, très attendu, devrait apporter des éclairages sur l’étendue de ces changements et les limites imposées pour protéger les données des utilisateurs.

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Protections de données, la réputation de Telegram en jeu

L’arrestation de Pavel Durov reflète une pression croissante des gouvernements sur les entreprises technologiques. L’objectif est clair : inciter ces plateformes à participer activement à la lutte contre la cybercriminalité. Mais cette stratégie porte-t-elle ses fruits ?

Les experts restent sceptiques. Les cybercriminels migrent rapidement vers des plateformes plus discrètes, comme Signal ou des services décentralisés. Cette migration fragmente l’écosystème numérique, rendant la surveillance plus complexe.

Entre sécurité et vie privée, le compromis reste délicat. Si Telegram coopère davantage, les cybercriminels trouvent de nouvelles parades. Cette dynamique complexifie le travail des enquêteurs et des professionnels de la cybersécurité, accentuant les défis à relever.

Ces bouleversements suscitent des doutes chez les utilisateurs. Telegram, longtemps perçue comme un bastion de confidentialité, voit sa fiabilité remise en question. Des initiatives comme le bot de transparence visent à rassurer, mais l’image publique de l’application pourrait être durablement affectée. Pour regagner la confiance, l’entreprise devra concilier exigences légales et attentes des utilisateurs, tout en préservant sa mission initiale.